Alouettes dans la fosse aux Lions

Lions 36 Alouettes 34

Cela fait huit années consécutives que les Alouettes sortent de la fosse aux Lions sans victoire. Mais, ils n'ont pas été bouffés par les Lions de Vancouver. C'était une défaite crève-cœur. La semaine dernière après la défaite contre la Saskatchewan 41 à 33, j'avais titré un des mes articles: «Quand on marque 33 points on devrait gagner!» Cet article aurait facilement pu être titré: «Quand on marque 34 points on devrait gagner!». La même histoire s'est répétée.

C'était un excellent spectacle, beaucoup de points, de suspense, mais on perd de nouveau le match à la dernière minute à huit secondes plus précisément cette fois-ci. Beaucoup ont dû mal à expliquer pourquoi les Alouettes ont tendances à s'écrouler en deuxième demie? Le plan de match de Trestman a surpris les Lions en première demie. Après deux matchs avec aucune attaque au sol (36 verges en deux matchs), les Alouettes utilisent cette arme au premier quart et visiblement la défensive de la Colombie Britannique s'était préparée pour contrer une attaque unidimensionnelle aérienne.

On a donc remis 14 fois le ballon à Avon Cobourne. Il en a profité pour gagner 127 verges au sol. D'un autre côté, en première demie, Calvillo avait de la difficulté à compléter ses passes. Malgré tout, Montréal a pris l'avance dans le match. Les Lions possèdent un excellent groupe de demis défensifs et la pression contre le quart est constante. Ce n'est pas pour rien qu'ils dominent la ligue pour les sacks et les interceptions.

Plusieurs passes ont manqué de précision. D'autres dûs à des échappées et de mauvais tracés. Si bien qu'Anthony n'a complété que 56% de ses passes. Je ne m'attendais pas à une production de 350 verges par la passe contre les Lions. Cette production de 279 verges et trois passes de touchés est quand même tout à fait respectable.

Avec une offensive totale de 416 verges et une production de 34 points normalement on a de très grandes chances de gagner le match. Le problème c'est que les Lions ont gagné 460 verges. O.K., c'est juste un peu plus. Mais ils ont marqué deux points de plus! Alors c'est quoi la grosse différence qui a faite en sorte que la victoire a penché du côté de Vancouver plutôt que des Alouettes? En répondant à cette question, on répond également à la suivant: «Pourquoi les Alouettes ont tendances à s'écrouler en deuxième demie?»

Selon moi il en a deux raisons principales :

1- Les ajustements à la deuxième demie. Le plan de match de Trestman était bien. Mais les entraîneurs adverses ne sont pas des idiots. Voilà la différence. En deuxième demie, le vieux rusé Wally Buono s'est mieux ajusté que Trestman. Par conséquences, les Lions ont terminé en force. Voilà où l'expérience de la Ligue canadienne entre en ligne de compte. On peut bien se préparer. Mais quand vient un pépin, il faut réagir vite et prendre les bonnes décisions. Dans la LCF tout se passe plus vite non seulement pour les joueurs, mais pour les entraîneurs aussi.

Peu importe si Trestman a eu beaucoup de succès dans la NFL, ici c'est une autre ligue avec toutes sortes de subtilités qui lui sont propre. Marc Trestman est un entraîneur recrue ainsi que plusieurs de ses adjoints. On a de la difficulté à suivre le rythme de la LCF. Pour Trestman, ça va venir. Pour ce qui est du coordonateur des unités spéciales Scott Squires, il fera de plus en plus l'objet de critiques si rien ne change.

La défensive a aussi des ennuis. Tim Burke a passé trois ans à Calgary mais c'est sa première comme coordonnateur. Lui aussi a des difficultés à s'ajuster en deuxième demie. Certain amateurs s'ennuient déjà de Chris Jones! Montréal possède une jeune défensive, la plus part on deux années ou moins d'expérience. La ligne défensive est rapide mais pas lourde. Ce qui peut expliquer la fatigue en fin de match quand on fait souvent des courses au sol.

2- La contre performance des unités spéciales. Cela a coûté 10 points à Montréal. Un long retour d'Ian Smart qui a valu un placement aux Lions et l'autre pour un touché. Sur ce jeu, il n'y avait que 11 joueurs des Alouettes sur le terrain! C'est la faute première du coordonnateur Scott Squires. Et aussi, celui de Damon Duval qui a oublié de compter les joueurs avant de faire son botté.

J'en avais parlé la semaine dernière, il faut commencer à questionner le coordonnateur des unités spéciales. On a foutu là un entraîneur américain recrue dans cette ligue où les retours de bottés sont très importants. Il ne comprend pas encore le jeu de la LCF et est visiblement dépassé par les événements. Va-t-il finir par s'ajuster bientôt? Les unités spéciales représentent le tiers des jeux dans la LCF, c'est drôlement important pour entreprendre une nouvelle série de jeux avec une position avantageuse. Quand on a que trois essais c'est vital!

Mais il n'y a pas que du négatif. Le positif : cinq matchs jusqu'ici disputés par les Alouettes et tous de très bons matchs. Les Alouettes n'ont jamais été déclassées! Les experts disaient que possiblement ils ne feraient pas les séries, vous vous en souvenez? On a eu droit à de très beaux spectacles et je ne pense pas qu'au match contre les Lions, même s'il était très tard, la majorité des amateurs ont fermé le petit écran avant la fin! Moi, j'étais sur le bout de mon siège! Mais le placement de Paul McCallum qui a scellé l'issue de la rencontre a été réussi…

Imaginez pour un instant s'il l'avait manqué ce botté de placement. Et qu'un Alouettes dans sa zone des buts avait rebotté le ballon hors des ses buts. C'est rare comme situation. Mais quand ça arrive, c'est très énervant et spectaculaire! En plus, Matthieu Proulx a réussi une interception! Sanchez en a une également. La recrue Larry Taylor a démontré qu'il pourrait devenir un retourneur de bottés efficace.

Malgré tout, pour l'instant, Montréal reste en bonne position au classement. Au fur et à mesure que la saison progressera, les entraîneurs et les joueurs recrues prendront de l'expérience. À ce moment-ci de la saison, je ne suis pas déçu, je m'y attendais. Ce qu'il faut voir c'est que l'équipe progresse.

Remarques

Geroy Simon est devenu le receveur le plus productif de l'histoire des Lions. Baron Miles, un ami intime de Calvillo, en était à ses deux premières interceptions à ses dépens. Toujours Miles, lors du botté de transformation après un touché des Alouettes, il a sauté par-dessus le centre qui était penché et a bloqué le botté! Au dernier quart, les courses de Joe Smith ont fait très mal à Montréal. Finalement, huit années sans victoire à Vancouver, n'est pas si terrible que ça après tout. La Coupe Grey se jouera à Montréal cette année et non dans la fosse aux Lions!